Football : quand va-t-on cesser de courir après les binationaux ? (2/2)

Article : Football : quand va-t-on cesser de courir après les binationaux ? (2/2)
Crédit: Iwaria
24 mai 2024

Football : quand va-t-on cesser de courir après les binationaux ? (2/2)

Pourquoi courrons-nous derrière les binationaux qui ne se sentent pas des nôtres ? Est-ce parce qu’il n’y a pas mieux sur le continent africain ? Certes, Mbappé, Cavaminga, Tchouameni, Paul Pogba, Ngolo Kanté, Ibrahima Konaté, Jules Koundé et autres, sont des talents incroyables. Mais en Afrique aussi il y a des diamants bruts qui ne demandent qu’à être polis.

Des talents en Afrique mais pas d’infrastructures

Les binationaux qui se font désirer ne sortent pas des cuisses de Jupiter. C’étaient aussi des gamins passionnés comme nos enfants qui jouent pieds nus dans nos rues poussiéreuses. Ils ont la même rage, le même physique, le même talent, sinon même plus. Il suffit de les récupérer et de les former comme il se doit. C’est-à-dire mettre en place de bonnes académies avec les bons encadreurs et les financements qui vont avec.

Malheureusement, en Afrique, on investit peu dans la formation et les infrastructures. Il n’y a pas de réelle politique sportive. On ne finance le sport que lorsqu’on accueille des compétitions comme la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Et là encore, il s’agit d’une vitrine pour relayer la propagande des régimes ou pour tirer des bénéfices politiques. Passez ce type d’évènement, les fédérations, les footballeurs et les stades sont abandonnés.

Jean-Marc Guillou a montré la voie en Côte d’Ivoire

Il faut dès maintenant savoir se prendre en charge. En Côte d’Ivoire, par exemple, il aura fallu l’arrivée de Jean-Marc Guillou pour nous mettre sur les rails du football moderne. C’est ce génie Français qui a formé les premiers Académiciens ivoiriens ayant permis aux Éléphants de participer pour la première fois à une Coupe du monde. Il nous a offert la fameuse génération dorée composée notamment des frères Touré (Kolo et Yaya), Zokora Maestro, Gilles Yapi Yapo, Arouna Dindané, Baki Koné et Copa Bari.

Ces talents-là traînaient dans les rues d’Abidjan avant que Guillou ne les détectent pour en faire des joyaux. Nous avons donc la « matière première » en Afrique. Il faut simplement y mettre de la volonté politique et des investissements. Cessons de quémander le fruit du travail des autres. Cessons d’être les éternels assistés, les « gaou ». Le potentiel est là, il faut l’exploiter avant que les autres ne s’en chargent pour nous. On nous prend déjà nos ressources naturelles gratos pour en faire des produits finis et nous les revendre plus chers…

Relire la première partie : Football : quand va-t-on cesser de courir après les binationaux ? (1/2)

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