The Bachelor : de la chosification de la femme africaine ? (1/2)

Alors que la saison 2 de The Bachelor bat son plein sur Canal+, l’émission est critiquée pour sa tendance à rabaisser la femme africaine. A une époque consacrée à la lutte pour l’émancipation et l’égalité des sexes, on supporte mal de voir un programme TV traiter la femme comme une vile marchandise. On s’étonne surtout du silence des féministes.

La saison 2 de The Bachelor a démarré en octobre dernier avec 20 nouvelles prétendantes qui doivent se battre pour conquérir un mec. Cette année, l’homme convoité c’est Clive Ketu Mbaku, un jeune banquier camerounais. Selon les règles du jeu, il doit éliminer les candidates au fil des épisodes, pour n’en garder qu’une avec laquelle il devrait vivre une vraie relation amoureuse.

The Bachelor donne l’image d’un harem

The Bachelor Afrique (« The Bachelo » signifie « Le célibataire » ; ça fait plus cool en anglais je suppose) est inspirée d’une émission américaine du même nom, lancée en mars 2002 sur la chaîne ABC. Cette téléréalité a une déclinaison dans presque tous les pays occidentaux (France, Allemagne, Canada, etc.). En Afrique, le groupe Canal+ a choisi la Côte d’Ivoire pour la première saison et le Gabon pour la deuxième comme pays hôte. Dans tous les cas, on a généralement affaire à un jeune homme riche et beau, en face d’une vingtaine de jolies demoiselles à la recherche d’un prince charmant. Le tournage se fait toujours dans un lieu idyllique, histoire de respecter les canons d’un roman à l’eau de rose.

L’image de la femme dépendante de l’homme

The Bachelor Afrique est critiquée par de nombreux internautes depuis le lancement de la saison 2. Les téléspectateurs reprochent à l’émission du groupe français Canal+de vendre du rêve aux jeunes filles africaines. La vraie vie n’étant pas un conte de fée en Afrique. En effet, on trouve rarement sur le continent un homme beau et riche, prêt à satisfaire les moindres désirs d’une jeune fille (voyages, shopping, sorties dans des lieux de luxe, etc.) sans contrepartie ou sans qu’elle n’y contribue. Pour paraphraser un célèbre rappeur ivoirien, « c’est dans télé qu’on voit ce genre de vie ».

Les participantes se querellent pour un homme

Les internautes estiment également que l’émission rabaisse les femmes africaines en les rendant dépendantes des hommes. Ces jeunes femmes ne penseraient pas à travailler dur pour s’accomplir. Elles voudraient simplement se faire entretenir par un homme aisé, qui plus est très beau. Par ailleurs, The Bachelor est accusé de chosifier la femme africaine. Le programme nous offrirait l’image d’un harem. Plusieurs femmes se battant pour plaire à un seul homme. Elles usent de leur charme et de petites combines. Quant à l’Apollon, tel un coq dans une basse-cour, il a l’embarras du choix. Il jauge les « femelles » et les soupèse du regard, les unes après les autres, comme de la marchandise. A la fin, il choisit celle qui lui convient.